25 ans après sa 1ère parution en 1998, la norme NF X35-102 sur l’ergonomie dans les bureaux fait peau neuve. La version 2023 prend en compte les mutations profondes qu’a connues l’immobilier tertiaire ces dernières années : généralisation des open-spaces et du Flex-Office, digitalisation des modes de travail, essor du télétravail…

Des référents obsolètes

En vingt-cinq ans, le bureau traditionnel s’est transformé en profondeur.

« Ce texte, très innovant à l’époque, s’intéressait essentiellement aux superficies, en indiquant par exemple les dimensions minimales d’un bureau fermé – la fameuse référence au 10 m² par postese souvient Jean-François Cholat, à la tête de cette commission de normalisation –hébergée chez AFNOR- de 2000 à 2016. Mais les ordinateurs étaient alors fixes, chaque salarié avait sa propre imprimante, le téléphone portable n’existait pas et Internet commençait tout juste à tisser sa toile… Et c’était encore le règne du bureau individuel, tout était relativement simple. Depuis, la multiplication des espaces ouverts a rebattu les cartes et oblige à une réflexion plus approfondie. » Autre facteur d’évolution : le confinement, qui a banalisé le télétravail et supprimé son régime exceptionnel. Bref, les recommandations qu’énonçait la norme en 1998 étaient obsolètes.

Un guide de bonnes pratiques d’agencement et d’usage du mobilier

C’est d’ailleurs la volonté qui guide ce texte : s’inscrire dans la durée en insistant sur la conception des bureaux. Le point central de la norme est de proposer une démarche de conception basée sur l’analyse des usages et des activités, sans donner de solutions techniques dogmatiques. Elle se base également sur l’anthropométrie, c’est-à-dire les dimensions de l’être humain, pour élaborer des espaces de travail adaptés. Hauteur du bureau et de l’assise, largeur et profondeur minimales du plan de travail, mais aussi quelles bonnes pratiques de conduite du changement et de réussite de l’appropriation des espaces par les équipes dans la durée …

Le mobilier prend également une place centrale dans les nouvelles recommandations selon les types d’espaces au regard des nouveaux usages. Il y a une vraie prise en compte des besoins et des spécificités des différentes activités et fonctions : terminé le même poste pour tout le monde dans un soucis d’homogénéité et d’exemplarité ! Les différents usages et activités de travail nécessitent des besoins différents de matériels, de documentation et donc de mobilier associé au plan de travail. Le besoin de confidentialité, de concentration et de partage d’information sont des attentes légitimes dorénavant posées pour lesquelles le mobilier apporte des réponses.

Communication et conduite du changement

 A noter enfin, l’accent portée par la nouvelle norme à la nécessité de favoriser l’appropriation des espaces par les collaborateurs à travers la mise en place de nouveaux outils et accompagnements : conseils en communication sur l’avancement du projet, rédaction d’une charte des usages des espaces de travail, arrivée des utilisateurs sur le nouveau site, gestion des retours d’expérience, ….

« Cette norme volontaire s’adresse à la fois aux architectes et aux concepteurs de bureau, mais aussi aux professionnels de la prévention et des conditions de travail ainsi qu’aux représentants du personnel, rappelle Pierre Ottaviani. L’enjeu de la norme : concevoir et aménager un cadre de travail confortable, adapté aux activités et aux usagers, et qui s’inscrive dans le sens de la prévention des risques physiques et psychosociaux. Essentiel en termes de productivité, de performance et de lutte contre l’absentéisme !

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